Qualité, pédagogie et développement de l'enfant27 juin 2016
Le milieu de vie : aussi essentiel que la génétique
On sait que 85 % de la maturation du cerveau se fait avant l’âge de 5 ans.
Or, la neurobiologie du développement démontre comment l’expérience des premières années de vie a une influence sur les différents stades du développement d’un enfant. Ainsi, les retards au cours des premières années auront des conséquences à long terme autant sur la santé physique et mentale que le comportement et l’apprentissage.
« Les pays qui offrent aux familles ayant de jeunes enfants des programmes universels de qualité dont le but est de favoriser le développement des petits obtiennent en général de meilleurs résultats que ceux où les services de ce genre sont désorganisés. » – J. Fraser Mustard, Ph.D., Président fondateur du Founder’s Network
Certes, les scientifiques savent maintenant que le milieu est aussi essentiel que le bagage génétique d’un enfant dans les premières années de son développement! Ainsi, les soins qu’il reçoit durant cette période auront des répercussions importantes sur ses apprentissages à l’école, de même que sur sa santé physique et mentale tout au long de sa vie.
Des études éloquentes
Une étude menée en Jamaïque a démontré que des enfants qui avaient un retard de développement à la naissance pouvaient presque avoir de meilleurs résultats à l’âge de 2 ans s’ils étaient bien nourris et stimulés.
Une autre étude a été réalisée avec des enfants ayant vécu pendant un certain temps dans des orphelinats de Roumanie et qui ont été placés dans des familles de classe moyenne au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis. Les chercheurs ont constaté qu’à 11 ans, les enfants adoptés tard avaient un cerveau plus petit, affichaient un comportement anormal (TDAH, agressivité, état de quasi-autisme) et affichaient en moyenne un QI nettement plus faible que les enfants ayant passé moins de temps à l’orphelinat.
Par ailleurs, l’étude Abecedarian, réalisée en Caroline du Nord aux États-Unis, s’est intéressée à des enfants afro-américains de 4 mois. Elle a divisé ceux-ci en deux groupes : l’un participait à un programme préscolaire intensif et l’autre ne suivait aucun programme particulier. Rendus à l’école, tous ces enfants ont été redistribués de manière aléatoire soit dans un programme scolaire régulier, soit dans un programme spécial de trois ans. Or, les effets positifs sur les enfants n’ayant profité qu’un seul de ces deux programmes (préscolaire ou scolaire) se sont révélés plutôt modestes et temporaires. Seuls les enfants ayant fréquenté à la fois le programme préscolaire et le programme scolaire spécial démontraient encore des progrès considérables et durables à l’âge de 21 ans.
Pour en savoir plus, lisez ce texte sur l’importance du développement des jeunes enfants.