Affaires publiques et gouvernementales11 février 2013
Le gouvernement du Parti Québécois ne peut faire l’économie d’une consultation des spécialistes et professionnelles du réseau des CPE avant d’implanter les maternelles pour les enfants de 4 ans
Montréal, 11 février 2013 –Depuis quelques mois, nous assistons à plusieurs déclarations publiques indiquant la mise en place à partir de septembre 2013, de classes de maternelle 4 ans. Or, cette implantation précipitée d’un service aux plus jeunes de notre société se prépare sans qu’il n’y ait eu, au préalable dans l’espace publique, une discussion de fond sur la valeur objective et les bienfaits de pareille mesure.
Le Parti Québécois nous a habitués à des processus de consultation large avant de procéder à des changements fondamentaux dans les politiques aussi importantes que celles qui touchent à la petite enfance. Or, en procédant avec des échéanciers trop courts, le gouvernement risque d’implanter un service ne répondant pas aux besoins des enfants et des familles.
Cette précipitation apparente est d’autant moins justifiée qu’elle vise directement les milieux défavorisés qui sont encore plus vulnérables aux conséquences néfastes de mesures n’ayant pas fait l’objet préalable d’analyse scientifique et objective.
L’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) est d’avis que cette implantation est incompatible avec la culture consultative du Parti Québécois de même qu’avec le libellé de son programme qui dit que le parti s’engage à:
« Analyser l’opportunité d’implanter dans les milieux défavorisés la maternelle quatre ans à temps plein tout en s’assurant qu’une concertation étroite s’établisse entre les CPE et l’école afin que les enfants reçoivent à leur entrée scolaire les services appropriés à leurs besoins. »
Avant d’aller de l’avant avec l’instauration des maternelles 4 ans, l’AQCPE interpelle le gouvernement afin qu’il mette d’abord en place un processus de consultation. Compte tenu de son échéancier d’implantation très rapide, celui-ci doit dès maintenant initier le dialogue et favoriser la concertation étroite avec tous les acteurs de la société civile. Ce dialogue permettra de dégager une analyse exhaustive à partir de laquelle sera prise la décision la mieux adaptée aux besoins des enfants de 4 ans et de leur famille.
Nous avons confiance, compte tenu du leadership du gouvernement du Parti Québécois dans la création du réseau des centres de la petite enfance (CPE), qu’il entendra placer au cœur des discussions, les besoins des enfants et des familles ainsi que l’état des connaissances pratiques et scientifiques en petite enfance. Le réseau des CPE et des bureaux coordonateurs de la garde en milieu familial se rend disponible et ouvert à une discussion large sur cet enjeu.
C’est dans cet esprit que l’AQCPE dévoilera dans les prochaines semaines la position défendue par les spécialistes de la petite enfance les plus crédibles. L’Association tient à s’assurer que le gouvernement ramène ce projet à une étape de réflexion élargie afin d’éviter des décisions précipitées qui risquent de ne pas avoir les effets escomptés.